L’agroforesterie

L’agroforesterie est un système de production agricole associant des arbres aux cultures et/ou animaux.

Principes et enjeux

L’agroforesterie est un atout pour favoriser l’écologie.

Une année en agroforesterie

Un projet agroforestier en plusieurs étapes sur une année.

Les essences utilisées

Quelles essences sont adaptées à un projet agroforestier ?

Oliviers et maraîchage

Peupliers et grandes cultures

Amandiers et maraîchage

Vigne et chênes truffiers

Ovins à l'ombre des arbres

Parcours volailles agroforestier

Bovins et chênes

Noyeraies et cultures céréalières

Agroforesterie au Portugal

Jeune plantation d'arbres en grandes cultures

Plantation de choux sous les arbres

Principes et enjeux de l’agroforesterie

Eliminés des parcelles agricoles lors de la mécanisation et de l’industrialisation de l’agriculture, les arbres retrouvent peu à peu une place en raison des nombreux services écologiques qu’ils rendent : préservation de la biodiversité, maintien de la qualité de l’eau et des sols, bien-être des animaux, amélioration de nos paysages, stockage de carbone, et adaptation aux changements climatiques.

On attend également d’eux qu’ils apportent des productions complémentaires : bois d’œuvre, fruits,…

Favoriser la biodiversité

Les arbres constituent des habitats accueillants pour une grande diversité de faune et de flore.

Ils contribuent au maintien de zones non perturbées par les activités agricoles, favorables au développement d’une flore spontanée.
Ils apportent le « gîte et le couvert » à une faune diversifiée (vers de terre, insectes, oiseaux, mammifères, etc…) qui y trouvent nourriture et refuge contre les prédateurs, et permettent la conservation des espèces rares.
Il contribuent également au développement de nombreux microorganismes, bactéries et champignons, garants du bon fonctionnement des écosystèmes.

Intérêt pour l’agriculture ?

Les arbres peuvent attirer et abriter des auxiliaires, organismes qui impactent positivement les cultures tels que :

  • Des prédateurs ou parasitoïdes favorisant une régulation naturelle des ravageurs (petits rongeurs, punaises, limaces, certains champignons et bactéries) et permettant ainsi de limiter l’utilisation de pesticides
  • Des pollinisateurs tels que les abeilles sauvages et domestiques dont les cultures ont besoin pour leur reproduction.

Enjeux - Recherche

Les interactions entre espèces peuvent être complexes, elles évoluent et varient en fonction d’un grand nombre de paramètres : sol, climat, types de production et pratiques agricoles. Les programmes de recherche doivent permettre de mieux comprendre de quelles manières les arbres influencent les différentes espèces évoluant sur les parcelles agricoles et d’en évaluer les bénéfices.

Projets de recherche et biodiversité

Prendre soin des sols et de l'eau, limiter les intrants

La présence d’arbres contribue à la protection et à la fertilité des sols.

Les feuilles et les racines des arbres, en se décomposant, fournissent des matières organiques. Ces matières organiques supplémentaires contribuent à la fertilité des sols (nutriments pour les plantes) mais aussi au stockage de carbone par humification.
Par ailleurs, le système racinaire des arbres améliore la qualité des sols, en favorisant leur structuration, la rétention de l’eau et des minéraux, atténuant les processus d’érosion par ruissellement.
De plus, le tissu racinaire des arbres peut jouer un rôle contre la pollution des eaux, en agissant comme un filtre à nitrates.

Intérêt pour l’agriculture ?

L’eau et les nutriments présents dans les sols constituent la base de l’alimentation des cultures. Les arbres tendent à améliorer la fertilité des sols, permettant de limiter les apports (eau et engrais) et les protègent de l’érosion.

Enjeux - Recherche

L’étude du partage des ressources en eau et en nutriments entre les arbres et les cultures est indispensable pour pouvoir gérer au mieux les pratiques de fertilisation et d’irrigation, et mettre en place des systèmes efficaces limitant les phénomènes de compétition entre les espèces.

Projets de recherche et sols et/ou eau

Stocker du carbone

L’arbre transforme l’eau et le gaz carbonique en oxygène.

Le dioxyde de carbone, produit en excès par l’activité humaine, est au cœur des enjeux du réchauffement climatique. Or, les végétaux, dont les arbres, l’utilisent pour leur croissance et en stockent une partie dans leur biomasse et dans le sol sous forme de matières organiques. Ainsi les arbres peuvent contribuer à stocker durablement du carbone.
Ils peuvent aussi fournir un matériaux de substitution aux énergies fossiles (lorsque les résidus de taille sont valorisés en bois de chauffage) ou encore permettre la création de matériaux biocomposites.

Quelques chiffres

Une étude menée sur un réseau de parcelles agroforestières associant bois d’œuvre et céréales dans des densités comprises autour de 100 arbres d’une vingtaine d’années (ou plus) par hectare, a permis d’évaluer un taux de stockage pouvant aller de 0.6 à 1.8 tC/ha/an*.
Mais il n’existe pas encore suffisamment de références scientifiques généralisables concernant les quantités de carbone absorbées et stockées pour chaque type de systèmes en agroforesterie. D’autres études sont nécessaires pour appréhender les niveaux de stockage dans d’autres types de systèmes (vergers-maraichers, arbres fourragers, haies diversifiées), en fonction de la diversité des situations pédologiques et climatiques. C’est pour cela qu’aujourd’hui, face au manque de références, nous ne valorisons pas de compensation carbone, mais privilégions une approche globale des services fournis par les arbres.

*Cardinael et al., 2017. Increased soil organic carbon stocks under agroforestry: A survey of six different sites in France. Agriculture, Ecosystems and Environment 236 (2017) 243–255

Enjeux - Recherche

L’agroforesterie est la pratique sur terres cultivées (hors prairie) qui permettrait d’obtenir le plus de stockage de carbone à l’hectare. Toutefois les taux de stockage sont très variables en fonction des essences, des conditions de sols et de climat, et de la manière dont les arbres sont conduits. Pour la recherche l’enjeu est d’évaluer plus précisément le stockage permis.

Projets de recherche et carbone

S'adapter aux changements climatiques

L’arbre crée un microclimat pouvant atténuer les extrêmes climatiques.

L’ombre des arbres apporte une protection contre de trop forts ensoleillements et permet de maintenir une certaine fraîcheur (températures plus faibles, humidité de l’air plus élevée) en périodes de canicule.
Les arbres constituent également une barrière contre le froid en limitant la vitesse du vent, et peuvent dans certaines situations limiter les risques de gel.

Intérêt pour l’agriculture ?

Ces impacts sur l’ombrage et le microclimat se traduisent concrètement par des stress moins élevés que ce soit pour les animaux ou les cultures. Les animaux d’élevage au pâturage recherchent instinctivement l’ombre pour se protéger en cas de fortes chaleurs et s’y abritent aussi en cas de pluie et de froid (vent, gel). Les arbres permettent ainsi d’assurer leur bien-être. Quant aux cultures, l’ombrage et le microclimat réduisent l’évapotranspiration et peut ainsi permettre de limiter leurs besoins en irrigation.

Enjeux - Recherche

Si aujourd’hui de plus en plus de références confirment le fait que la présence d’arbres tamponne les extrêmes climatiques, de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour comprendre comment ces modifications impactent les performances agricoles et mettre en place des systèmes efficaces qui limitent les phénomènes de compétition liés à la réduction de l’ensoleillement.

Projets de recherche et climat

Favoriser l’autonomie alimentaire des élevages

L’arbre constitue une ressource alimentaire.

En plus de constituer un abri naturel, l’arbre représente une source potentielle d’alimentation complémentaire et diversifiée pour les animaux, en feuilles et fruits. Cette ressource de bonne qualité nutritive a également l’avantage d’être disponible à des périodes où la ressource fourragère herbacée est limitée (sécheresse, automne).

Intérêt pour l’agriculture ?

Gagner en autonomie dans l’alimentation de ses animaux est un enjeu important pour l’éleveur. Le prix des matières premières utilisées dans l’alimentation des animaux est souvent fluctuant.  Or, pour assurer leurs revenus, les éleveurs ont besoin d’une stabilité des prix de leurs approvisionnements, d’économiser et d’optimiser leur production.

Enjeux - Recherche

Des programmes de recherche s’attachent à évaluer les valeurs nutritives des feuilles de différentes espèces d’arbres afin d’identifier les plus intéressantes pour l’élevage, leur productivité et la manière de les intégrer aux rations des animaux. L’utilisation des arbres fourragers peut également impacter la santé et la qualité du lait ou de la viande, ce qui mérite d’être mieux connu.

Projets de recherche et élevage

Livres
sur l’élevage

Diversifier les revenus agricoles

Le bois agroforestier peut devenir une source de revenus pour l’agriculture.

L’arbre fournit de la biomasse qui peut être valorisée et permettre de créer de nouvelles filières et de l’emploi à l’échelle locale : bois d’œuvre, bois de chauffage, bois litière, fruits, fourrage, mais aussi produits variés issus de « chimie verte » et matériaux biosourcés pour la construction.

Intérêt pour l’agriculture ?

L’agroforesterie représente un investissement pour l’agriculteur avec le coût des plantations auquel s’ajoute la perte de surfaces agricoles. Elle génère une prise de risque d’autant plus difficile à supporter que les retombées écologiques et économiques se mesurent souvent à long terme, à l’échelle de l’évolution des arbres.
On mesure dès lors l’intérêt et l’enjeu de valoriser l’arbre agroforestier pour qu’il devienne une nouvelle source de revenus.

Enjeux - Recherche

La quantité de fruits ou de bois est différente selon que l’arbre soit associé ou non à d’autres cultures agricoles. Si quelques études se sont penchées sur la productivité des arbres de bois d’œuvre en agroforesterie, beaucoup d’autres restent à mener sur la productivité des arbres fruitiers, fourragers, ou à vocation de « biomasse » (bois de chauffage, bois litière…). Par ailleurs, une étude en cours sur la valorisation des branches en agroforesterie pour les filières matériaux biosourcés et chimie verte ouvre de nouvelles perspectives. Un des enjeux est de trouver une réponse industrielle adaptée aux faibles volumes de la filière agroforestière par rapport aux filières forestières classiques.

Projets de recherche, biomasse et chimie verte

Livres
sur la biomasse

Favoriser le bien-être animal

L’arbre offre aux animaux un parasol, le moyen de se protéger du soleil.

Le bien-être des animaux est défini comme « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal » (Avis Anses, février 2018). Selon les réponses à ces attentes et ces besoins, l’animal est capable d’éprouver du mal-être ou du bien-être.
L’arbre et les haies en formant une barrière naturelle contre les prédateurs, le bruit, le vent, le soleil et la pluie, ont un effet anti-stress sur les animaux.

Intérêt pour l’agriculture ?

Etre attentif au bien-être de ses animaux est une question d’éthique pour l’agriculteur mais a aussi un intérêt économique. En effet,  le stress thermique a une influence sur la production, de lait notamment, mais aussi sur la qualité de la viande.

 

Enjeux - Recherche

Le sujet du stress climatique et de ses effets sur la santé de l’animal, ses capacités de reproduction et sur la production du lait demeure essentiel dans le domaine de la recherche agricole. Certains projets s’attachent aussi à évaluer les impacts du bien-être animal sur la qualité nutritive et gustative de la viande.

Projets de recherche et bien-être animal

Améliorer le paysage, le cadre de vie et de travail

Les arbres contribuent à améliorer notre environnement visuel.

Après avoir massivement disparu des surfaces agricoles au profit de grandes parcelles aux horizons rectilignes, les arbres retrouvent progressivement une place. Leur diversité (formes, hauteurs, couleurs) offre du relief et structure nos paysages.
Ils permettent également d’assurer un confort de travail au champ ou encore un cadre de vie agréable aux agriculteurs.
Enfin, la présence d’arbres devrait devenir un atout commercial, auprès des consommateurs de plus en plus attachés à des modes de productions responsables et des pratiques durables, permettant aux agriculteurs de se différencier.

Plants locaux et démarche durable

Nous favorisons les plants produits localement et d’origine locale, à chaque fois que cela est possible et cohérent avec le projet de plantation, en travaillant avec des pépiniéristes de proximité.

Agroof est par ailleurs correspondant local de la marque Végétal local propriété de l’Office français de la biodiversité (OFB). Elle garantit que les végétaux sont issus de collecte en milieu naturel, qu’ils n’ont pas subi de sélection par l’homme ou de croisement, et qu’ils sont naturellement présents dans la région d’origine considérée.

Les végétaux sauvages d’origine locale ont connu une longue coévolution avec la faune et la flore locales, ils sont adaptés au fonctionnement des écosystèmes auxquels ils appartiennent historiquement.

Le calendrier d’un projet en agroforesterie

Les essences plantées en agroforesterie

Selon les sols, les systèmes de production, les conditions pédoclimatiques et bien sûr, selon les objectifs du projet de l’agriculteur, les essences d’arbres et d’arbustes sont soigneusement sélectionnées.

Voici une liste non-exhaustive des arbres et arbustes plantés.

Alisier torminal

Arbre de Judée

Bourdaine

Camerisier

Charme commun

Cognassier

Cormier

Eglantier

Erable champêtre

Figuier

Frêne commun

Fusain d’Europe

Hêtre commun

Houx commun

Laurier tin

Lilas

Mûrier blanc

Néflier

Noisetier coudrier

Orme champêtre

Poirier commun

Pommier commun

Robinier

Rosier

Sureau noir

Tilleul des bois

Troène des bois

Viorne lantane

Nos coordonnées

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